Le Monument aux Morts
Clermont-l’Hérault possède deux monuments aux morts.
Un premier Monument aux Morts a été érigé dans l’enceinte du cimetière, selon le souhait du Conseil Municipal voté en septembre 1914. Commandé en 1919-1920, il est livré en 1921.
Dans le même temps, la municipalité décide d’élever un autre monument commémoratif sur une place de la ville près de la gare.
Le « Comité pour l’érection d’un monument aux morts pour la ville de Clermont l’Hérault » est autorisé par arrêté ministériel du 3 juillet 1921.
Divers évènements, dont des fêtes, sont organisés afin de financer ce monument.
Composé de nombreuses personnalités de la ville, le Comité « a l’intention de confier le soin de cette œuvre à un de nos compatriotes, M. Paul Dardé, dont l’État a déjà reconnu et récompensé le rare mérite ».
Dans un exposé en 1921, Paul Dardé remercie la Municipalité de la confiance qui lui est faite, ainsi que de la totale liberté qui lui est octroyée pour l’exécution de cette commande, en tant que « Maître d’œuvre ».
Paul Dardé explique également sa vision du projet, qui doit commémorer le souvenir des morts, mais aussi s’inscrire dans le paysage et contribuer à l’embellissement de la ville : « Je propose l’exécution du projet, tel que je l’ai compris, pour répondre d’une part à la volonté de commémorer dignement le souvenir des Morts de la Guerre, et d’autre part du besoin d’adaptation spéciale de ce monument sur une place publique ».
L’extérieur de l’édifice évoque une immense stèle en l’honneur des disparus. On accède au cénotaphe par une volée de 7 marches.
L’intérieur abrite le groupe sculpté composé de deux personnages :
- Un « Poilu » dans sa tenue militaire, gisant sur le dos.
- Et une jeune femme nue d’inspiration orientaliste, aux ailes déployées, en partie étendue sur le côté, veillant le mort, la tête soutenue par sa main droite, en appui sur son coude.
Le programme iconographique prévoyait « une victoire ailée penchée sur un soldat », néanmoins la sculpture livrée par Dardé diffère des esquisses présentées au Comité. Le résultat est énigmatique et suscite de multiples interprétations et la polémique au sein de la population.
Construit en pleine querelle politique entre Jules Balestier et le maire Ronzier-Joly, ce monument controversé a subi de nombreuses critiques (coût, retards, le projet lui-même…).
À cela s’ajoutent des problèmes avec le sculpteur Paul Dardé, qui laisse finalement à d’autres le soin d’achever le monument. Il réalise néanmoins la partie sculptée à Lodève en 1924, tandis que Coste, de Montpellier, fait tailler « toute la partie architecture dans ses ateliers ».
Après de nombreuses années de travaux, le monument est enfin inauguré le dimanche 10 juillet 1932.
Différents corps de métiers ont participé à sa construction, d’un coût total de 140.783,10 francs :
- Paul Dardé, Sculpteur à Lodève.
- Alfred Olivier, Entrepreneur à Clermont.
- Paul Joseph-Gustave & Tufféry, Entrepreneurs à Montpellier, (qui ont pris la suite de M. J. Coste, Entrepreneur de travaux publics à Montpellier, décédé).
- A. Bessière, serrurier-mécanicien à Lodève, a réalisé la grille.
- Mr Girard, Carrier à Fontvieille, a fourni les pierres.
Sources :
Archives Municipales de Clermont-l’Hérault - 1M21, 2I7.